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Issue
Ann. For. Sci.
Volume 52, Number 3, 1995
Page(s) 243 - 250
DOI https://doi.org/10.1051/forest:19950305
Ann. For. Sci. 52 (1995) 243-250
DOI: 10.1051/forest:19950305

Establishment and spread of Rhizophagus grandis Gyll (Coleoptera: Rhizophagidae) 6 years after release in the Forêt domaniale du Mézenc (France)

A van Averbeke and JC Grégoire

Laboratoire de biologie animale et cellulaire, CP 160/12, université libre de Bruxelles, 50, av FD-Roosevelt, B-1050 Brussels, Belgium

Abstract - Sampling was carried out in August 1993 in a Norway spruce stand (Forêt domaniale du Mézenc, Haute-Loire, France) heavily infested by the bark beetle, Dendroctonus micans, and where the predatory beetle, Rhizophagus grandis, had been released in 1987. Three circular plots, 20 m in diameter, were marked out in the vicinity of the release area, and all trees within were examined. All D micans brood chambers below 2 m were opened and their contents analysed. Three similar plots were created 800 m or so away from the release area. In addition, a number of brood chambers were sampled at the release area's limit, and at distances of about 800-900 m and 1 090 m. There was a significant inverse relationship between local tree density and proportion of attacked trees (r2 = 0.91; p < 0.01). However, there was a significant direct relationship between local tree density and absolute numbers of attacked trees (r2 = 0.92; p < 0.01). Adults and larvae of the predator were found along the whole transect. Only prey brood chambers containing 5th instar larvae or older stages were colonised by R grandis. The R grandis/D micans ratio, counting all individuals in each brood chamber, significantly decreased as distance increased (r2 = 0.18; p < 0.05). These findings suggest an effective but slow spread in predators released from a limited spot in a densely attacked stand. They fit well with earlier information from other release sites in the Massif Central.


Résumé - Établissement et dispersion de Rhizophagus grandis (Coleoptera: Rhizophagidae) 6 ans après lâcher dans la forêt domaniale du Mézenc (Haute-Loire). Des échantillonnages ont été effectués en août 1993 dans un peuplement d'épicéas communs (forêt domaniale du Mézenc, Haute-Loire), fortement infesté par le scolytide Dendroctonus micans, le long d'un transect de 1 100 m de longueur débutant au niveau d'une parcelle où le coléoptère prédateur Rhizophagus grandis avait été lâché en 1987 (fig 1). Trois placettes de 10 m de rayon ont été délimitées au voisinage immédiat de la par celle de lâcher, et tous les arbres qu'elles contenaient ont été examinés. Les systèmes de D micans en dessous de 2 m ont été ouverts et inventoriés. Trois autres placettes circulaires ont été examinées à environ 800 m de la parcelle de lâcher. De plus, un certain nombre d'attaques supplémentaires ont été analysées, à proximité immédiate de la zone de lâcher, à 800-900 m et à 1 090 m. La proportion d'arbres attaqués décroît de manière hautement significative (r2 = 0,91 ; P < 0,01) en fonction de la densité locale d'arbres. Cependant, si l'on considère le nombre absolu d'arbres attaqués, il croît significativement (r 2 = 0,92 ; P < 0,01) avec la densité (fig 2). Ces derniers résultats, qui rejoignent d'autres données extraites de la littérature (table II), démentent une opinion fréquente selon laquelle les risques liés à D micans sont plus élevés à basse densité. Le nombre de D micans (larves, nymphes et adultes) comptés dans chaque système intra-cortical croît, bien que de manière non statistiquement significative, lorsque l'on s'éloigne de la zone de lâcher. Inversement, le nombre de R grandis décroît (fig 3). Des adultes et des larves du prédateur furent découverts tout le long du transect. Seuls les systèmes intra-corticaux contenant des larves du 5e stade de D micans ou des stades plus âgés étaient colonisés par le prédacteur. Le rapport R grandis/D micans, obtenu à partir d'un décompte de tous les individus dans chaque système, décroît de manière significative (r2 = 0,18 ; P < 0, 05) avec la distance (fig 4). Ces données suggèrent que le prédateur se disperse effectivement mais avec lenteur lorsqu'il est libéré de manière ponctuelle dans un peuplement très infesté.


Key words: Rhizophagus grandis / Dendroctonus micans / biological control / dispersal / Scolytidae / Rhizophagidae

Mots clés : Rhizophagus grandis / Dendroctonus micans / lutte biologique / dispersion / ennemis naturels / Scolytidae / Rhizophagidae