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Ann. For. Sci.
Volume 59, Number 4, May-June 2002
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Page(s) | 369 - 387 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/forest:2002013 |
Ann. For. Sci. 59 (2002) 369-387
DOI: 10.1051/forest:2002013
Quantifier la valeur écologique des milieux pour intégrer la conservation de la nature dans l'aménagement des forêts : une démarche multicritères
Gaëtan du Bus de Warnaffe and Freddy DevillezUnité des Eaux et Forêts, Université catholique de Louvain, Place Croix du Sud, 2 bte 9, 1348 Louvain-la-Neuve, Belgique
(Reçu le 10 octobre 2001 ; accepté le 6 février 2002)
Abstract
Quantifying the ecological value of forests in order to integrate nature conservation in
management planning: a multicriteria method.
The integration of nature conservation in
forest management plans still uses highly variable concepts and processes, mixing
considerations related to naturalness and patrimonial or esthetical value. We propose a
method based on the difference between conservation value (CV) and natural value (NV), and on
the distinction between local and landscape scales. Criteria and indicators for CV and NV are
computed on the basis of floristic observations and data usually collected by foresters and
naturalists. The method is tested in south Belgium on 7 forests, 66 parcels and a little
unexploited forest. Though CV and NV are correlated, the CV/NV ratio shows strong differences
between habitat types, confirming the usefulness of the initial distinction. In the test
sample, the unexploited forest, an oligotrophic alder wood and some mature oak and pine woods
have the highest CV, whereas highest NV is obtained in the unexploited and the uneven-aged
beech forests. The method can be used for the definition of priority conservation areas
(Natura 2000), the design of strict forest reserves networks and the estimation of the
ecological effect of habitat transformation scenarios.
Résumé
L'intégration de la conservation de la nature dans les plans d'aménagement forestiers fait
encore appel à des concepts et processus variés, mêlant souvent des considérations relatives
à la naturalité et à l'intérêt patrimonial ou esthétique des milieux. Nous proposons une
méthode basée sur la différence entre valeur conservatoire (VC) et valeur naturelle (VN) et
sur la distinction entre échelles locale et du massif. Les critères et indicateurs définis
pour VC et VN sont chiffrés au moyen de relevés floristiques et de données récoltées auprès
des forestiers et des naturalistes. La méthode est testée sur 7 séries d'aménagement et 66
parcelles situées en Ardenne belge, ainsi que sur une petite forêt inexploitée depuis un
siècle. Si une corrélation apparaît entre VC et VN, on montre une nette différence du rapport
VC/VN entre types d'habitats, confirmant l'intérêt de la distinction. Dans
l'échantillon-test, VC est maximale pour la forêt inexploitée, une aulnaie oligotrophe et
quelques chênaies et pinèdes matures tandis que la forêt inexploitée et les hêtraies
irrégulières présentent les plus fortes VN. La méthode peut servir à la définition des zones
prioritaires de conservation (Natura 2000), l'élaboration d'un réseau de réserves forestières
intégrales et l'estimation de l'effet écologique de scénarios de transformation d'habitats
forestiers.
Key words: forest management / biodiversity / naturalness / spatial scales / indicators
Mots clés : aménagement forestier / biodiversité / naturalité / échelles spatiales / indicateurs
Correspondence and reprints: Gaëtan du Bus de Warnaffe Tél. : 32 10 47 90 76 ; fax : 32 10 47 36 97 ; dubus@efor.ucl.ac.be
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